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En 2012, 27% des Français déclarent renoncer à des soins médicaux pour raisons économiques

DTI/Photo : Alex Hinds

jeu. 17 janvier 2013

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PARIS, France : Fort attendu chaque année le baromètre CSA pour Euro Assistance sur la santé des Francais 2012 confirme la tendance observée ces dernières années, à savoir un nombre de plus en plus important de Francais qui choississent de ne pas effectuer des soins médicaux. Les raisons énoncées pour analyser le renoncement aux soins sont traditionnellement multiples : manque d’informations, désertification médicale, refus de soins... Une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) intitulée "Payer peut nuire à votre santé" met en avant les raisons financières comme cause première de renoncement et l´impact de ce dernier sur l´état de santé.

Un taux de renoncement plus en plus élevé

Selon le baromètre 2012, les personnes interrogées répondent pour 27 % positivement à la question suivante : "au cours de l’année écoulée, vous est-il arrivé de renoncer ou de reporter des soins médicaux pour vous ou un membre de votre foyer, en raison des difficultés financières ?"

En 2009, d´après ce sondage, seul 11 % de personnes affirmaient renoncer à des soins pour raisons financières alors que dès 2010 ce nombre de personnes a plus que doublé (23 % ) pour atteindre donc le chiffre très élevé de 27% de renoncement au soin en 2012. Sans surprise, le trio soins dentaires (avec 19% de report), puis optiques et visites chez le généraliste ou le spécialiste arrivent en tête des secteurs les plus touches puisque consistant en des visites de routines ou des soins non vitaux que le patient peut choisir de décaler dans un logique d’économie à court terme. Sur le long terme, malheureusement, les conséquences de ces choix risquent d’être désastreuses sur l’état de santé de nos compatriotes.

Quelles sont ces personnes qui renoncent aux soins?

Les femmes (avec 18,53 % des personnes interrogées, contre 12,36 % d’hommes) entre 40 et 60 ans arrivent en première position, ce sont elles aussi qui sont le plus vulnérables au déclassement social. Le renoncement devient moindre avec le viellissement (il ne concerne que 6,24 % des plus de 80 ans) mais s’avère souvent définitif. Le degré de précarité (se basant sur des critères comme le lieu d’hébergement, l’inactivité professionnelle, l’isolement durable, les vacances, le soutien social ...) joue en revanche un rôle majeur tandis que le niveau d’étude laisse apparaître des differences négligeables. Les Français qui n´ayant aucun marqueur de précarité sont 4,75 % à déclarer un renoncement contre plus de 46 % pour les très démunis.

Les bienfaits des complémentaires et de la CMU-C.

Les couvertures complémentaires mettent plus en lumière encore les inégalités sociales de santé. En effet, les personnes protégées par une complémentaire renoncent moins que les autres aux soins, alors que près de 50 % des Français qui ne peuvent pas avoir de couverture y renoncent. Une proportion que la possession d’une complémentaire ne serait-ce que de mauvaise qualité réduit de moitié. A fortiori, les assurés jugeant la qualité de leur contrat très bon ne sont que 5,44 % à renoncer aux soins, contre 25 % pour ceux qui considèrent leur complémentaire mauvaise. La possession ou non d’une couverture complémentaire serait donc un marqueur d’une certaine précarité et de la tendance à devoir renoncer à certains soins dans le futur.

Dans le but de réduire cette fracture sociale, la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) semble aller dans le bon sens puisque grâce à elle, seulement 22,11 % des détenteurs de la CMU renoncent aux soins - soit moins que les personnes couvertes par une mauvaise complémentaire.

Une solution nouvelle pour accéder aux soins sans se surendetter

Ciblant plus spécialement les personnes en situation de décrochage social qui ont des difficultés financières passagères ou plus durables, le Crédit Municipal de Paris propose un prêt Santé qui peut être accordé en 48h, avec un taux fixe, unique de 2,95% et des remboursements qui s’échelonnent par mensualités sur une durée allant de 6 à 36 mois. Cette nouveauté a été lancée le 2 janvier 2013 et permet d’emprunter jusqu’à 3000 euros. Ce prêt pourrait être une solution pour faciliter le financement de certaines interventions médicales auxquelles certains Français auraient dû renoncer.

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